VISITOR COUNTER

تاريخ التسجيل : 01/01/1970

Il avait été coaché par le geek, qui lui donnait encore des indications alors que le duel était commencé. Ryuji Sakamoto pouvait l'écraser et l'humilier en beauté, alors pourquoi n'en profitait- il pas ? Avait-il envie d'un vrai défi, plutôt qu'une victoire facile ? "A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire". Alexis sentait son estime remonter pour ce garçon singulier, et s'agrippa à son volant avec plus de volonté. Autant ne pas décevoir son professeur...

Grâce à un enchaînement d'accélération, de bonus utiles telles les bananes ou le missile qui lui avait permis de se rattraper d'une chute malencontreuse, il se rapprochait progressivement du premier de la course. L'écran divisé permettait à Alexis de jeter un coup d’œil aux deux progressions et de repérer le chemin de Ryuji, pour l'imiter. Il était encore loin, mais il était à présent troisième. Il s'empara d'un trio de carapaces rouge qu'il garda autour de lui pour faire bouclier. Elles étaient plus pratiques ainsi plutôt qu'en projectile. Ce fut alors qu'un éclair transperça l'écran du joueur un, après que son duo aie reçu une carapace bleue avec des ailes. Si sa mémoire était bonne, le slave conclut qu'il avait reçu l'unique attaque qui permet de toucher le meneur de la course. Merci aux autres personnages de la course pour cet usage : il allait gagner du terrain !

Autant être lucide et ne pas s'emballer: Alexis n'avait aucune chance de vaincre son adversaire. Celui-ci était le roi du domaine vidéo-ludique, et même s'il n'était pas enthousiaste à l'idée d'un affrontement sur ce jeu, il le connaissait fort bien. Il n'était pas tombé dans le piège des escalators, et s'il y en avait d'autres, il les éviterait. Le russe, lui, n'avait jamais connu ce loisir numérique et touchait la première manette de sa vie. Et il aimait ça. Le challenge était élevé, la course stratégique, les personnages drôles, l'univers du jeu coloré et léger. Dire que le jeune homme avait failli choisir un jeu sombre et sanglant, et ne pas faire la découverte d'un monde enfantin, certes, mais ô combien dépaysant.

موضوع: رد: الخميس سبتمبر 11, 2014 10:01 pm

Ryuji achevait tranquillement son deuxième tour, sans se sentir réellement menacé par les deux zigotos qui lui collaient au train, lorsque qu'il reçut de plein fouet la fameuse carapace bleue ailée qui, une fois lâchée filait droit vers le premier de la course pour lui porter une attaque foudroyante. Sans surprise, l'objet avait été lancé par Yoshi et Daisy. Mais – gloire à l'intelligence artificielle ! – ces deux nigauds se trouvaient trop près du point d'impact et furent pris dans l'explosion. Cela permit donc au prince des geeks, qui était bien plus prompt à se remettre d'une telle attaque que l'ennemi, de conserver sa première place. Voilà, il était de nouveau sur ses roues et poursuivait sa quête de la victoire. Cependant, ces quelques secondes d'immobilisation avaient eu leur effet. Son padawan en avait profité pour rattraper dangereusement son retard et n'était plus très loin du quatuor de tête. Par Ner'zhul, quelle adrénaline ! Il en laisserait presque ses potes zombies pour se plonger dans une fin d'après-midi Mario Kart, à la gloire de ce jeu qui avait rythmé sa vie depuis son adolescence et lui avait offert de bonnes tranches de rire avec ses camarades geeks.

Le gérant de la salle d'arcade ne s'ennuyait pas tant que ça, en fin de compte. L'évènement organisé par son abruti de patron n'était pas si dénué d'intérêt qu'il l'avait imaginé. Il prenait plaisir à affronter des noobs sur ses propres bornes, ou, plus particulièrement, à former les débutants et les encourager à poursuivre dans la voie divine du jeu vidéo. Le troisième et dernier tour commençait ; Ryuji tenait toujours la tête, mais ses concurrents se rapprochaient. Le grand brun ténébreux se situait désormais sur la même ligne droite que Yoshi et Daisy, juste avant le virage serré que venait de prendre, avec brio, soulignons-le, notre pilote professionnel, en lâchant un « Yeah ! » qui trahit son implication dans le jeu. Oui, c'était jouissif. Un bail qu'il ne s'était pas autant éclaté sur l'un de ses bébés. À force de fréquenter ses machines, il avait fini par les connaître par cœur, certaines plus que d'autres. Dernièrement, il s'était enfermé dans un univers obscur et sanglant avec la saga des Resident Evil, rythmé de temps à autres par un Batman : Arkam City ou un Call of Duty (tous confondus), et avait quelque peu délaissé les jeux légers dits pas prise de tête. C'était comme ça. La mode était aux armes, aux cadavres et aux plus belles giclées de sang.

Mais ce petit défi contre le grand costaud l'extirpait de son monde guerrier et lui permettait de retrouver l'aspect innocent, naïf, du jeu vidéo. Un peu plus et il aurait ri de l'improbabilité de cette situation. Enfin bon, faut pas déconner non plus. Rigoler, c'est fatigant.